Un engagement fort pour la protection de l’enfance : Bilan 2024 de l’association Les Enfants de Tamar

Vendredi 29 novembre 2024, l’association Les Enfants de Tamar a réuni son Assemblée Générale annuelle. Ce moment clé a permis de revenir sur les actions marquantes de l’année écoulée et de dévoiler des projets ambitieux pour 2025. Une année riche en initiatives et en avancées.

Des actions fortes et une sensibilisation élargie

En 2024, l’association a su s’imposer comme un acteur incontournable de la lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants. Le colloque annuel a marqué les esprits par la qualité de ses intervenants, une organisation sans faille et une participation enthousiaste. Soutenu par des partenaires tels que Led Video Solution, cet événement a été un franc succès, renforçant la réflexion autour de l’accès payant pour élargir sa portée.

Les formations thématiques, couvrant des sujets comme le transgénérationnel ou l’accompagnement des enfants victimes, ont attiré de plus en plus de participants. Parallèlement, les actions de sensibilisation dans les écoles et auprès des professionnels de santé ont touché un large public, renforçant ainsi la visibilité et l’impact de l’association. Des outils innovants tels que le « Violomètre », distribué à 3 000 exemplaires, et une application numérique, désormais téléchargeable sur leur site, illustrent cette volonté de modernisation.

Un soutien accru pour les victimes et leurs proches

Au cœur des priorités de l’association, l’accompagnement des victimes a connu une croissance remarquable en 2024. Le nombre d’appels sur la ligne d’écoute a triplé, atteignant 59 cette année, tandis qu’une trentaine de rencontres ont été organisées. Les groupes de parole pour victimes et aidants, comptant respectivement 8 et 10 participants réguliers, offrent un espace de soutien précieux.

L’enrichissement d’un annuaire de professionnels spécialisés et la structuration d’un accompagnement juridique solide témoignent également de cet engagement. Sur le plan législatif, l’association milite activement pour des réformes, notamment l’instauration de l’ordonnance de sûreté, actuellement à l’étude.

Des partenariats renforcés et une reconnaissance accrue

L’année 2024 a été marquée par l’intensification des collaborations à l’échelle locale, nationale et européenne. L’association travaille main dans la main avec des collectivités, des entreprises et des organismes comme le Conseil européen ou le Réseau VIF pour étendre ses actions.

Sur le plan médiatique, la visibilité de l’association a bondi, notamment grâce à une présence active sur les réseaux sociaux et une chaîne YouTube qui dépasse désormais les 2 400 abonnés. Une vidéo phare a même franchi le cap des 56 000 vues, témoignant de l’intérêt grandissant pour leurs contenus.

Deux nouvelles membres au conseil d’administration

Lors du conseil d’administration annuel, l’association a accueilli deux nouvelles figures clés dans son équipe dirigeante. Stéphanie Apostoly a été élue trésorière, apportant son expertise en gestion financière, tandis qu’Anne-Flore De Guyenro rejoint le conseil en tant que membre active. Ces nominations renforcent la gouvernance de l’association et ouvrent la voie à de nouvelles perspectives.

Perspectives 2025 : Une ambition renouvelée

L’année à venir s’annonce prometteuse avec l’enrichissement des formations, le développement d’outils pédagogiques et une intensification des interventions scolaires. Le projet phare reste toutefois la « Maison de Tamar », un lieu dédié pour centraliser les actions de l’association et accueillir les bénéficiaires dans un cadre sécurisant.

Des finances solides pour soutenir la mission

Avec 98 adhérents, soit une hausse de 33 % par rapport à 2023, et des subventions majeures du département de l’Eure, de l’ARS et de l’Agence Nationale du Sport, l’association peut continuer à développer ses actions de sensibilisations et de formations sur son territoire.

Les Enfants de Tamar concluent 2024 avec une détermination sans faille, prêts à relever de nouveaux défis pour protéger les enfants et soutenir les victimes.

Colloque : Les auteurs mineurs de violences sexuelles : Comprendre les racines pour mieux protéger

Colloque 2024 : « Les auteurs mineurs de violences sexuelles : Comment décrypter les racines pour mieux protéger« 

Le 2024, l’association Les Enfants de Tamar a organisé un colloque majeur qui a réuni plus de 100 professionnels du secteur éducatif, médical, et social, pour une journée de partage et de réflexion sur un sujet sensible et crucial : les auteurs mineurs de violences sexuelles.

Ce colloque avait pour objectif de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents des violences sexuelles commises par des mineurs et d’explorer des solutions de prévention et de prise en charge. Des experts reconnus ont pris la parole pour éclairer les participants sur les différentes facettes de ce phénomène complexe et trop souvent tabou.

Des Intervenants Experts
Parmi les intervenants de cette journée, quatre personnalités de premier plan se sont distinguées par la qualité de leurs interventions :

Eric Beauregard, criminologue, a abordé les processus psychologiques chez les jeunes auteurs de violences sexuelles. Il a proposé des pistes thérapeutiques pour les aider à comprendre et à changer leur comportement.

Bruno Clavier, psychologue, psychanalyste, a mis l’accent sur les facteurs sociaux et familiaux qui peuvent engendrer de tels comportements. Sa présentation a permis de relier théorie et pratique, en mettant en lumière des exemples concrets d’accompagnement.

Emilie Dubois Ardyns, psychologue clinicienne, a apporté une vision clinique essentielle, en soulignant l’importance de la prévention et de l’accompagnement thérapeutique dans le cadre scolaire et familial.

L’USSA (Unité de Soins Spécifiques des Adolescents), représentée par une équipe pluridisciplinaire, a fait un point sur le profil des auteurs mineurs, tout en insistant sur l’importance d’un suivi personnalisé et pluridisciplinaire.

Une Journée Riche en Échanges et Réflexions
Les retours des participants ont été extrêmement positifs, particulièrement concernant la diversité des interventions et leur grande qualité. Plus de 53% des participants ont découvert cet événement par le biais des actions de sensibilisation de Les Enfants de Tamar, et nombreux ont salué la pertinence des échanges, tant sur le plan théorique que pratique.

La qualité des interventions a été unanimement reconnue, en particulier celles de Bruno Clavier et d’Éric Beauregard, qui ont su apporter des éclairages à la fois scientifiques et cliniques. Les participants ont apprécié la diversité des perspectives, de la recherche à la pratique, avec des exemples concrets et des mises en situation.

Un Impact Positif sur les Professionnels
Le colloque a permis aux professionnels présents de mieux comprendre les dynamiques des jeunes auteurs de violences sexuelles et de repartir avec des outils pratiques pour intervenir efficacement. Les participants ont exprimé leur satisfaction quant à la richesse des contenus et à la possibilité d’approfondir leurs connaissances grâce à des témoignages et des analyses de terrain.

Certains ont suggéré que l’événement aurait mérité plus de temps, notamment pour approfondir davantage les études de cas et les retours d’expériences. Cependant, la qualité des interventions a permis de traiter des enjeux complexes en un temps limité.

Un Appel à l’Action
Cette journée a été un véritable succès, marquée par des échanges riches et constructifs, et a permis de renforcer la prise de conscience sur la nécessité d’agir contre les violences sexuelles, y compris celles commises par des mineurs. Les Enfants de Tamar continuera son travail de sensibilisation et de formation auprès des professionnels de l’éducation et de la santé, pour offrir une réponse globale et adaptée à cette problématique majeure.

L’association remercie les intervenants, les participants et tous ceux qui ont permis de faire de cet événement un moment unique d’apprentissage et de réflexion. Ensemble, il est possible de mieux comprendre les racines des violences sexuelles et de mettre en place des solutions concrètes pour protéger les jeunes générations.

Action de sensibilisation au consentement pour les élèves de Terminales du Lycée Professionnel Georges Dumézil

Dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les crimes à l’encontre des enfants, le 4 juin, le lycée professionnel Georges Dumézil a choisi d’aborder un sujet souvent tabou mais essentiel : les violences sexuelles et le consentement. Les élèves de Terminale ont assisté à la projection du film Le Consentement, une adaptation poignante de l’histoire de Vanessa Springora, victime d’emprise et d’abus par un écrivain renommé.

Ce film, situé dans le Paris des années 1980, raconte la descente aux enfers d’une adolescente de 13 ans, manipulée par un homme puissant et adulé. À travers cette projection, les élèves ont été confrontés à une réalité qui touche malheureusement de nombreux jeunes aujourd’hui, mettant en lumière l’importance cruciale du consentement et les dangers de l’emprise.

Pour accompagner cette initiative, l’association Les Enfants de Tamar a été invitée à animer des échanges avec les élèves. Claire-Aurélie Veraquin, présidente de l’association a mené des discussions riches et interactives. Les débats ont permis de définir le cadre légal du consentement, d’explorer les notions d’intimité et de respect, et de sensibiliser les élèves à l’importance de poser des limites claires dans leurs relations.

Cette action a également été l’occasion d’identifier certaines situations problématiques parmi les élèves. Grâce à l’écoute bienveillante des intervenants, des jeunes en difficulté ont pu être orientés vers les démarches nécessaires pour leur protection.

En osant parler de ces sujets sensibles, le lycée Georges Dumézil affirme son engagement dans la prévention des violences sexuelles et la protection de ses élèves, leur offrant un espace de dialogue et d’écoute essentiel pour leur bien-être et leur sécurité.

L’association Les Enfants de Tamar partie civile à la cour criminelle départementale

L’association a décidé de se constituer partie civile dans deux affaires d’inceste. D’une part, pour apporter un soutien aux victimes, notamment Daphnée et Charlotte, qui sont membres de l’association.

D’autre part, cette démarche vise à mettre en lumière publiquement le rôle crucial de la cellule familiale dans ces affaires, ainsi que l’absence de signalement de la part des différentes institutions entourant les enfants lorsque cela est nécessaire.

Dans l’affaire de R. Portier, malgré les déclarations des enfants, le silence a prévalu, comme c’est malheureusement souvent le cas dans de telles affaires d’inceste. Il est impératif que cela cesse, même au prix d’engager des poursuites et de condamner les membres de la famille pour non-dénonciation de crime.

Dans l’autre affaire, l’association souligne l’importance cruciale des signalements tant de la part de l’éducation nationale que de l’Aide Sociale à l’Enfance. L’association met en évidence que dans chaque étape de la prise en charge de ces 11 enfants, les signaux d’alarme étaient présents et s’interroge sur tous les témoins restés silencieux.

L’oncle récidiviste a été condamné à 12 ans de prison ferme, le père incestueux à 20 ans, et la mère a été condamnée à 4 ans de prison, avec aménagement de peine, pour non-dénonciation de crime à l’encontre de tous ses enfants mineurs.

Je souligne les progrès réalisés au sein de notre société, tout en insistant sur le fait qu’il reste encore beaucoup à faire. Il est primordial de prêter une attention particulière aux paroles des enfants, de ne pas minimiser les faits et de ne pas les étouffer sous silence. Autrement, cela revient à laisser libre cours à l’agresseur pour perpétrer de nouveaux actes et faire d’autres victimes.

Il est essentiel que tous les professionnels soient formés pour repérer les signes de traumatisme psychique et qu’ils soient capables de prendre les mesures nécessaires très tôt afin d’éviter à des enfants de vivre l’enfer sur terre pendant des décennies.

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