Malgré un engagement fort de notre part, aucune formation ni action de sensibilisation n’a pu être mise en œuvre cette année auprès des associations sportives du territoire de la SNA.

Nous avons pourtant multiplié les démarches : rencontres directes avec les clubs, relances par mailing, présentation publique de notre programme lors des Assises des associations en présence du maire, et entretiens avec la municipalité pour envisager un partenariat. Ces initiatives, soutenues par une subvention conséquente de l’Agence nationale du Sport, n’ont malheureusement pas trouvé d’écho, et aucune association ne nous a sollicités, malgré la gratuité de notre programme. Ce désintérêt est d’autant plus préoccupant que 11 % des violences sexuelles surviennent dans le milieu sportif.

Ce manque d’adhésion des associations du territoire reste préoccupant. Il y a deux ans déjà, lors de la présentation de notre programme au Comité olympique départemental, il avait été constaté que seuls deux clubs vernonnais avaient signé le manifeste de lutte contre les violences.

Un cadre légal en évolution, mais encore insuffisant

Le 11 juin 2025, le décret d’application de la loi visant à renforcer la protection des mineurs et l’honorabilité dans le sport a été publié.

Certaines mesures ont été prises : contrôle annuel obligatoire pour les éducateurs professionnels, élargissement du contrôle d’honorabilité aux bénévoles, dirigeants et arbitres (depuis 2022). Mais ces contrôles restent largement insuffisants :

  • Seulement 25 % des éducateurs font l’objet d’un contrôle a posteriori.
  • Le bulletin B2, actuellement exigé, peut voir certaines condamnations effacées sur simple demande, six mois après leur prononcé.

La proposition de loi portée par Sébastien Pla vise à renforcer ces mécanismes :

  • Alignement du contrôle d’honorabilité sur celui des secteurs social et médico-social.
  • Remplacement du casier judiciaire B2 par une vérification via le FIJAIS (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).
  • Obligation de signalement des situations suspectes par les clubs et fédérations.
  • Sanctions en cas de non-signalement par les dirigeants.

Qu’en est-il aujourd’hui ?  
À l’heure où les dispositifs législatifs se renforcent, l’engagement du tissu associatif local demeure trop timide : seuls trois clubs et la direction des sports de la ville sont signataires du manifeste de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Mais au-delà de cette signature symbolique, qu’est-il réellement mis en œuvre pour que les encadrants soient formés, que les jeunes bénéficient d’un espace de parole et que les parents soient sensibilisés ?    Nous le déplorons et appelons à une prise de conscience collective : la prévention ne peut être efficace sans une mobilisation concrète et active sur le terrain.

Nous espérons pouvoir fédérer autour de cette problématique lors de notre événement « Bouge-Toi », qui se tiendra le 16 novembre prochain. À cette occasion, une marche et une course solidaires seront organisées pour sensibiliser à la Journée mondiale de la protection des enfants contre l’exploitation et les violences sexuelles.