L’association Les Enfants de Tamar partie civile à la cour criminelle départementale

L’association a décidé de se constituer partie civile dans deux affaires d’inceste. D’une part, pour apporter un soutien aux victimes, notamment Daphnée et Charlotte, qui sont membres de l’association.

D’autre part, cette démarche vise à mettre en lumière publiquement le rôle crucial de la cellule familiale dans ces affaires, ainsi que l’absence de signalement de la part des différentes institutions entourant les enfants lorsque cela est nécessaire.

Dans l’affaire de R. Portier, malgré les déclarations des enfants, le silence a prévalu, comme c’est malheureusement souvent le cas dans de telles affaires d’inceste. Il est impératif que cela cesse, même au prix d’engager des poursuites et de condamner les membres de la famille pour non-dénonciation de crime.

Dans l’autre affaire, l’association souligne l’importance cruciale des signalements tant de la part de l’éducation nationale que de l’Aide Sociale à l’Enfance. L’association met en évidence que dans chaque étape de la prise en charge de ces 11 enfants, les signaux d’alarme étaient présents et s’interroge sur tous les témoins restés silencieux.

L’oncle récidiviste a été condamné à 12 ans de prison ferme, le père incestueux à 20 ans, et la mère a été condamnée à 4 ans de prison, avec aménagement de peine, pour non-dénonciation de crime à l’encontre de tous ses enfants mineurs.

Je souligne les progrès réalisés au sein de notre société, tout en insistant sur le fait qu’il reste encore beaucoup à faire. Il est primordial de prêter une attention particulière aux paroles des enfants, de ne pas minimiser les faits et de ne pas les étouffer sous silence. Autrement, cela revient à laisser libre cours à l’agresseur pour perpétrer de nouveaux actes et faire d’autres victimes.

Il est essentiel que tous les professionnels soient formés pour repérer les signes de traumatisme psychique et qu’ils soient capables de prendre les mesures nécessaires très tôt afin d’éviter à des enfants de vivre l’enfer sur terre pendant des décennies.

Autres articles : Le Paris NormandieLa dépêche

Un retour sur image du festival Bouge-toi ! 2023

La réflexion est en cours pour la 2e édition du Festival « Bouge-toi !« , mais en attendant, plongeons dans les souvenirs du week-end du 3 juin 2023 à travers quelques images. Un immense merci à toutes les personnes présentes, aux bénévoles dévoués, et aux professionnels engagés qui ont contribué à faire de ces deux jours un événement majeur dans la prévention des violences sexuelles faites aux mineurs.

Un hommage particulier est rendu aux artistes bénévoles qui, par leur acte de solidarité, ont permis d’organiser deux jours de musique d’une qualité exceptionnelle. Ces moments de partage en musique ont été inspirés par le besoin urgent de donner une voix aux victimes de violences sexuelles, donnant ainsi naissance au Festival « Bouge-toi ! ».

Cette initiative, unique en France, s’est affirmée comme une réponse courageuse et engagée dans le cadre de la Journée internationale des victimes innocentes d’agression. Le Festival « Bouge-toi ! » s’est donné pour mission de briser le tabou entourant les violences sexuelles, de nourrir les esprits, de faire évoluer les mentalités, et de réveiller les consciences.

Au cœur de cet événement se trouve la volonté de contribuer à la construction d’un monde solidaire où chacun peut enfin exprimer les maux trop longtemps tus. Le Festival aspire à créer un espace de parole, à combattre les stéréotypes, et à inciter la mobilisation de chacun, où qu’il se trouve. Ancré dans des valeurs de solidarité, il se présente également comme un lieu d’écoute, d’information, de prévention, et de sensibilisation.

Au-delà de l’aspect musical exceptionnel avec des artistes engagés, le Festival « Bouge-toi ! » propose des moments forts, des tables rondes et des ateliers dédiés aux violences sexuelles dans notre société. Les participants ont l’opportunité de rencontrer des associations qui œuvrent au quotidien pour lutter contre ce fléau, partageant ainsi connaissances et expériences.

Les bénéfices générés par l’événement seront consacrés à la création de « La Maison de Tamar ». Il s’agit d’un lieu unique où l’enfant, qu’il ait été victime hier ou aujourd’hui, sera au cœur des préoccupations de professionnels formés aux psycho-traumatismes.

Ensemble, au Festival « Bouge-toi ! », engageons-nous à briser le silence, à éduquer, et à construire un avenir solidaire. Un avenir où chaque enfant peut grandir en toute sécurité, libéré du poids des maux trop longtemps tus. Restez à l’écoute pour plus de détails sur la prochaine édition de cet événement inspirant.

Une semaine autour de la journée européenne de lutte contre l’exploitation et les violences sexuelle commis sur les enfants

Du mardi 14 novembre au samedi 18 novembre, l’association Les Enfants de Tamar de Vernon (Eure) a organisé une série d’événements visant à sensibiliser et dénoncer les ravages des violences sexuelles dans le cadre de la journée européenne proposé par le conseil européen.

Réunion publique au lycée Georges-Dumézil :

Le mardi 14 novembre, l’association a tenu une réunion publique au lycée Georges-Dumézil à Vernon. Plus de 80 personnes étaient présentent : Des professionnels, des victimes, des aidants, des élèves … Claire-Aurélie Véraquin, présidente de l’association et ancienne victime d’inceste, a exprimé son souhait que chacun puisse lutter contre ce tabou. Des victimes étaient présentes pour partager leurs témoignages, et plusieurs acteurs de la lutte contre l’inceste et les violences sexuelles ont participé, dont Nathalie Mathieu, co-présidente du Ciivise (Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants) mais aussi Sandrine Ballanger, procureure adjointe et Sandra Bal, adjointe au médecin départementale de la PMI.

Intervention de Nathalie Mathieu et le travail de la Ciivise :

Nathalie Mathieu a présenté le travail de la Ciivise, une commission créée en réaction à la publication du livre de Camille Kouchner, « La Familia Grande », qui dénonçait des actes incestueux. La commission dévoilera son rapport le 20 novembre, accompagné de recommandations pour améliorer la prise en charge des victimes. Claire-Aurélie Véraquin souligne l’importance d’accueillir Nathalie Mathieu dans une ville comme Vernon.

Ciné-débats autour des films  » Les yeux grands fermés » et « Le Consentement » :

Le 17 novembre dernier, l’association a visité le collège César-Lemaître puis le lycée professionnel Georges Dumezil. L’événement a été marqué par la présence de la maison de l’Europe et d’Émilie Marsollat, scénariste du film « Les Yeux grands fermés », avec la participation de l’actrice Muriel Robin. Cette journée a été consacrée à un ciné-débat visant à sensibiliser près de 220 élèves. Les échanges qui ont eu lieu se sont avérés particulièrement enrichissants.

Le 18 novembre dernier, un second ciné-débat a été organisé au cinéma de Vernon autour du film « Le Consentement », adapté du livre autobiographique de Vanessa Springora. Ce film explore la relation troublante de l’autrice avec l’écrivain Gabriel Matzneff lorsqu’elle était adolescente. Claire-Aurélie Véraquin a souligné la force du film et insisté sur l’importance de ne pas édulcorer la réalité. Plus de 60 personnes ont participé à un échange profond, en présence d’Emilie Dubois Ardyns, psychologue et experte, ainsi que de Laurence De Palma Papet, avocate au barreau d’Evreux et médiatrice. Les discussions ont abordé divers thèmes tels que le consentement et la loi de 2021, le délai de prescription, le schéma de répétition, les conséquences traumatiques, et le déni au sein de la société.

Projet de lieu d’accueil pour les victimes :

Ces événements ont également été l’occasion pour la présidente de l’association de présenter son projet de lieu d’accueil destiné aux victimes de violences sexuelles et d’inceste. Cette maison d’accueil proposera les services de plusieurs professionnels pour offrir un soutien holistique aux victimes.

En somme, l’association Les Enfants de Tamar a orchestré une série d’initiatives marquantes pour sensibiliser la communauté à la réalité des violences sexuelles, tout en mettant en avant des solutions concrètes pour accompagner les victimes.

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Inceste : savoir repérer et écouter l’enfant, victime

L’invité du soir – Emission RCF – Présenté par Catherine Manné

Nathalie Mathieu est co-présidente de la CIVIISE la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants. Créée en 2021, cette instance rendra un rapport et 100 préconisations le 20 novembre prochain. Invitée par l’association de victimes « les enfants de Tamar » elle sera présente le 14 novembre prochain à Vernon.

Inceste : « Chaque victime vit son traumatisme en permanence »

Interview du 22/09/23 – France Bleu Géraldine Mayr

Claire-Aurélie Véraquin a été victime d’inceste de la part de son père jusqu’à ses 16 ans. Aujourd’hui enseignante et présidente de l’association Les enfants de Tamar, elle raconte son combat pour briser un tabou et aider les victimes à parler.

« Mon père m’a violée et ma mère l’a laissé faire. » Ce sont les mots de Claire-Aurélie Véraquin, victime de violences sexuelles et de viols, de ses deux ans et demi à ses seize ans. En France, une personne sur dix a été victime d’inceste.

La première fois que Claire-Aurélie a parlé de l’inceste qu’elle a subi, elle avait dix ans et demi. Cela n’a rien changé. Pour se protéger et survivre, elle tente de se convaincre qu’elle aimait son père. Les conséquences sur sa santé d’enfant sont désastreuses : hospitalisation pour crise d’anorexie sévère, automutilation… L’enfer qu’elle vit est un cercle infernal. Les grattages à outrance sur ses bras et sur ses fesses ont aussi servi de prétexte à son père pour continuer ses abus, en étant en charge de la soigner avec des crèmes sur l’ensemble du corps. Le tout, sous le regard d’une mère « qui savait« .

Comment cet inceste a-t-il pu cesser ? En 1996, alors que Claire-Aurélie a 16 ans et s’apprête à passer le baccalauréat, son père décède. Pour elle qui pensait en avoir terminé avec ce cauchemar, la libération espérée n’est pas au rendez-vous. Claire-Aurélie Véraquin a vécu une descente aux enfers.